L'aventure commence le matin à la gare de Cannes : le quai est bondé d'athlètes. Avec Gérard, nous trouvons une place assise (beaucoup sont debout) dans le train de 6h36. Le train est plein, mais à chaque petite gare il rentre encore des coureurs.

A Nice, tout ce peloton se dirige tranquillement vers la promenade des anglais. Où se trouvent les sas : moins de 3h, 3h15, 3h30, 3h45, 4h00, 4h30. Je prend place dans le bleu de mon dossard : moins de 3h30.

Il fait un temps magnifique : pas de vent, soleil, frais. Au loin les montagnes sont enneigés ; la mer est calme.

A 8h45, sous les décibels de la sono et de l'hélicoptère, le départ des 10 000 coureurs est donné. Grace au système de sas, nous courons avec des coureurs de notre allure et sommes donc peu géné : bon point. Le parcours est assez monotone jusqu'à Antibes (semi) : longues lignes droites, larges. Ensuite, bien que vallonné, il est intéressant. A la fin, le passage sur la nationale, inévitable, n'est pas du tout motivant. Le final sur la croisette, avec la foule est par contre sympa ; cela fait oublier un peu la fatigue.


Pour ce marathon, comme je m'étais fixé un objectif ambitieux de 3h20, j'ai décidé de courir à l'allure plutôt qu'au cardio. Soit à 4'44"/km.

Au départ tout va bien ; je tiens l'allure moyenne sans problème avec une FC en zone d'endurance (haute néanmoins : 88%FCM). Je passe au km10 en 47'05". Jusqu'au semi, je tiens aussi l'allure mais avec déjà un peu de fatigue ; la FC monte jusqu'à 91%. Je passe au semi en 1h39'59", pile la moitiè de l'objectif.

Je sens bien qu'à ce moment là, je n'ai pas de réserve pour accélérer ; j'espère juste pouvoir tenir l'allure. Entre le semi et le 27é km, l'itinéraire est fort vallonné, de fait les km passe un peu moins vite, mais c'est normal. Je passe au km25 en 1h59'11", FC 92% !

C'est après la descente que je m'inquiète vraiment : je n'ai plus de jus et arrive difficilement au 5'/km. Je sais que mon objectif de 3h20 est à l'eau, alors je me motive pour 3h25 c'est à dire continuer à 5'/km. Mais au km30, ce que je n'avais pas connu à Lyon, je l'expérimente en vrai : les jambes dures, qui ne veulent plus avancer, limite crampes ; le mur quoi.

A partir de là, me refusant de marcher, je cours (trottine?) aux sensations, à la limite des crampes. Preuve que ce n'est pas un problème de souffle mais de réserves énergétiques, la FC baisse pour terminer à 82% à peine. Les km défilent lentement : 5'20, 5'40", 6' et jusqu'à 6'40" au km41.

Enfin je passe la ligne en 3h36'16".

1er semi : 1h40, 2e semi : 1h56 !!

Mon classement : pas si pire : 1966e sur 8207 arrivants, soit le premier quart et 845e V1H sur 2746
Et aux temps intermédiaires : 1775e au semi, 1641e au 30 km...je perds donc 300 places sur les 12 derniers km !!

Au final je suis content d'avoir participé et terminé cette première édition de ce marathon. Je suis un peu deçu de mon temps.


Stratégie allure : En partant sur une FC si élevée (je suis passé au delà de la zone d'endurance au km 11 eviron), j'ai beaucoup consommé de sucres plutôt que des lipides, d'où le mur au km30 marquant l'épuisement des sucres.

Stratégie cardio : Je pense qu'en courant au cardio, comme je le fais d'habitude (comme à Lyon), je serai parti à FC 86% pour viser une moyenne à 90% ; consommant plus de lipides et retardant le mur. Et, profitant d'un meilleur entrainement qu'à Lyon, les 3h25' auraient alors été faisables. Mais pas les 3h20 en tout cas : mon objectif était trop ambitieux !


A noter :

  • préparation en 10 semaines,
  • 473 km de CAP
  • 1 semi de préparation (1h33)...trop près du marathon ?
  • après 4 semaines d'arrêt complet (claquage)
  • poids stable 61-62 kg (IMC 22)